Design thinking et résolution de problèmes
Dans le cadre du cours AppLab, les étudiants sont répartis en équipes multidisciplinaires qui planchent sur les problèmes concrets d’organisations et associations locales.
Oubliez les salles de classe traditionnelles et autres amphis. L’Appalachian State University propose une approche différente avec AppLab, un cours où des élèves de différentes filières sont répartis en équipes multidisciplinaires afin de se pencher sur les problèmes couramment rencontrés par diverses organisations et associations locales. Au programme : recherche, idéation et design thinking.
Mark Lewis, professeur en gestion des entreprises, et Richard Elaver, professeur de design industriel appliqué, font partie de l’équipe universitaire multidisciplinaire chargée de ce cours. En 2017, ils ont présenté leur projet au Steelcase Active Learning Center Grant, conscients que la subvention pourrait les aider à créer un environnement plus en phase avec leur vision. Heureux lauréats du prix, ils ont expliqué à l’équipe 360 comment leur cours encourage les initiatives des étudiants.
360 : Quelle était votre idée en créant AppLab ? S’agissait-il de s’éloigner des modes d’enseignement traditionnels ?
« Dans notre monde de tests normalisés, nous poussons les étudiants à réapprendre la créativité. »
Richard Elaver
Richard : Dans notre monde de tests normalisés, nous poussons les étudiants à réapprendre la créativité. Nous voulons qu’ils abordent les problèmes sous un angle multi-dimensionnel, qu’ils deviennent des penseurs ouverts d’esprit, capables de faire preuve d’inventivité face à l’ambiguïté de l’avenir.
Mark : En général, l’enseignement se concentre sur ce qui a été – la perspective historique – et sur ce qui est – les concepts, les définitions. Nous, nous pensons qu’il doit aider les étudiants à se familiariser avec ce qui pourrait être. Nous avons l’opportunité de créer une expérience de campus visant à imaginer le futur, de manière à ce que les étudiants investissent leur champ de travail et facilitent le changement.
360 : Quel genre de problèmes les étudiants d’AppLab sont-ils chargés de résoudre, et quelles solutions ont-ils trouvées par le passé ?
Mark : Nous avons trois thématiques qui ne changent pas : la formation, les loisirs et la santé. Les premières promotions ont dû réfléchir à des solutions pour rendre le campus plus durable et mieux adapté aux piétons. Une autre équipe, à qui il était demandé d’optimiser l’utilisation d’un espace existant, a transformé une concession automobile désaffectée en salle de concert. Une troisième a conçu une technologie permettant aux fermiers de la région de commercialiser leurs produits plus rapidement, plus facilement et à moindre coût.
360 : Les étudiants sont-ils réceptifs à votre approche ?
Mark : Il y a des hauts et des bas, comme dans tous les cours de design. Rassembler des personnes d’horizons différents ne se fait pas toujours sans difficulté ni tension, et c’est de là que proviennent souvent nos difficultés. Mais c’est aussi l’un des principaux enseignements du cours : les étudiants dépassent ce qui les sépare pour travailler ensemble. Il y a également de grandes satisfactions. A posteriori, beaucoup de participants considèrent AppLab comme l’une de leurs plus belles expériences d’apprentissage.
360 : Parlez-nous des lieux où se déroule le cours. Face à l’expansion du cursus, comment sont-ils appelés à évoluer ?
Mark : Les deux premières années, le cours avait lieu dans un bâtiment administratif du campus. Il avait l’avantage d’être en permanence accessible aux étudiants, qui y stockaient leur matériel – un aspect essentiel du processus. Les étudiants ont besoin d’un endroit où rassembler tout ce qu’ils ont appris et qui leur permette de reprendre le travail là où ils l’ont laissé. Cependant, ce local était excentré et n’était pas suffisamment inspirant pour stimuler pour le processus créatif.
Richard : L’an dernier, un cours a entièrement réhabilité un vieux bâtiment industriel accessible à pied depuis le campus. Les étudiants ont mené la rénovation de A à Z. Ils ont trouvé les dons et les matériaux, reconstruit l’infrastructure, installé des comptoirs et des placards sur mesure et mis sur pied un système de soudure pour la division de l’espace. Les travaux se sont achevés en mai. À partir de cet automne (2017), la moitié du bâtiment sera attribuée au nouvel atelier AppLab. L’autre moitié accueillera des groupes divers et des événements communautaires.
360 : Vous l’avez sous-entendu, l’espace peut inspirer le processus créatif ou avoir un effet catalyseur. Comment les enseignants peuvent-ils créer une atmosphère encourageant la créativité des étudiants ?
Richard : Nous pensons les espaces de création en plusieurs dimensions. Le nouvel atelier AppLab présente des surfaces et murs blancs et des éclairages LED qui, à la différence de la plupart des salles de classe traditionnelles, procurent aux étudiants une impression d’espace. C’est aussi là que le Steelcase Education Active Learning Center (ALC) facilitera la collaboration, le brainstorming et les transitions rapides entre les activités.
« Notre monde doit résoudre des problèmes complexes. Impossible de le faire de manière isolée. Les individus doivent pouvoir se retrouver… »
Mark Lewis
Mark : Notre monde doit résoudre des problèmes complexes. Impossible de le faire de manière isolée. Les individus doivent pouvoir se retrouver par-delà les disciplines, avec leurs bagages respectifs, pour apporter une multitude de regards. Nous avons vraiment besoin d’espaces et de mobilier qui permettent aux êtres humains de se confronter à la diversité de leurs idées, de leurs visions, qui les amènent à collaborer, à coopérer, à travailler ensemble. D’où l’importance des chaises et tables mobiles et des surfaces de travail réglables en hauteur. Le mobilier que l’ALC Grant nous a permis d’acquérir est une aide précieuse pour notre projet.