En terre inconnue :
Par Chris Congdon,
Rédactrice en chef, Magazine Work Better Le travail a plus changé en cinq ans qu’en une génération entière.
les quatre changements majeurs du travail
Découvrez en quoi quatre changements majeurs transforment radicalement le travail et pourquoi il est indispensable de concevoir les bureaux comme des communautés dynamiques pour faire face à ces évolutions.
Discuter de l’état du travail et du bureau moderne avec des dirigeants d’entreprise est une sorte de thérapie : personne ne veut parler de « travail hybride » ou de
« retour au bureau »... mais tout le monde le fait. Les dirigeants, inquiets de l’impact d’un excès de télétravail sur les résultats et la culture d’entreprise, cherchent le bon équilibre. Concentrés sur leurs objectifs de croissance, ils ont du mal à croire que leurs employés font leur maximum lorsqu’ils ne sont pas au bureau. Seuls 25 % se disent satisfaits des taux de présence, alors qu’en 2023, le nombre de ceux qui exigeaient le présentiel a augmenté de 92 %.
Parallèlement, les questions de bien-être, d’implication, d’adhésion à la culture d’entreprise taraudent les dirigeants, mais aussi et surtout les employés, dont le contrôle sur l’expérience de travail est moindre.
Dure époque pour les dirigeants… Car nous sommes en terre inconnue : le travail a plus changé en cinq ans qu’en une génération entière ! Quatre changements majeurs transforment radicalement le monde du travail et continueront à le faire ces prochaines années.
Certains se dessinent depuis longtemps, d’autres semblent apparaître subitement. Leur ampleur et leur rythme nous projettent en tout cas en terre inconnue. Si nous parvenons à comprendre en quoi ils modifient nos comportements, nous pourrons créer des espaces de travail plus résilients pour faire communauté et aider chacun à se sentir bien et à donner le meilleur de lui-même.
Les écrans et nous
Les interactions par écrans interposés ont supplanté les interactions en chair et en os. Même au bureau, les salariés préfèrent participer aux réunions depuis leur poste de travail plutôt que de se déplacer en salle de réunion. Comment s’étonner dès lors du sentiment de solitude et de lassitude ambiant ? Ce changement a profondément transformé notre usage des bureaux et nos relations au travail.
Les salariés adoptent rapidement l’IA, dans un mélange d’optimisme et de crainte. Les dirigeants, eux, savent qu’ils doivent lui laisser une place plus importante. Les possibilités d’innovation et la hausse de la productivité créent actuellement un « supercycle », une période de croissance économique tirée par des technologies émergentes. Il est temps d’imaginer des bureaux adaptés à l’IA pour tirer pleinement parti de cette phase inédite.
Le supercycle de l’IA
Objectif développement durable
Le nombre d’entreprises fixant des objectifs de développement durable a doublé l’an dernier. Pour les concrétiser, chacun doit mettre la main à la pâte. Le bureau doit réunir les individus pour qu’ils puissent apprendre, monter en compétences, se conformer aux priorités et guider l’innovation. Il doit aussi être conçu de manière plus durable, avec l’aide de partenaires habitués à créer des espaces flexibles et résilients.
La santé mentale est un sujet de santé publique, et qui, d’une certaine manière, préoccupe davantage les employeurs que la santé physique. L’épidémie d’anxiété, de dépression, de burn-out et de solitude, qui touche notamment les plus jeunes, transforme les besoins des employés en matière de travail. Si le stress professionnel est une partie du problème, le travail et les bureaux peuvent faire partie de la solution.
Urgence bien-être
Les moteurs du changement sont intriqués, complexes, au point qu’il est parfois difficile de discerner le sens de tout cela. Et en même temps, le changement est aussi synonyme d’opportunités et de possibles. Les dirigeants nous confient avoir besoin d’un espace de travail en phase avec leur stratégie – affronter le changement et s’y adapter. Le bon espace de travail est celui qui attire les talents, alimente une culture d’entreprise, aide les individus à se sentir bien et à faire au mieux. Les dirigeants le veulent également résilient, rapidement adaptable si le besoin s’en fait sentir, apte à rendre les employés plus résistants eux-mêmes. Leurs bureaux actuels illustrent souvent de vieilles croyances. Comment faire mieux ?
En imaginant l’espace de travail comme une communauté, pour créer un sentiment d’appartenance.
Les principes qui président à l’aménagement des villes les plus agréables du monde sont applicables au bureau. Au-delà de leurs différences, ces villes présentent des points communs. Les personnes mais aussi les espaces qu’elles abritent sont très divers. Leurs rues sont davantage qu’un alignement d’immeubles impersonnels, on y trouve de la variété, de l’intérêt. Les infrastructures sont conçues de manière à faciliter les déplacements, et les services regroupés pour plus de commodité. On se retrouve dans des lieux publics – parcs, boutiques ou cafés, et l’on se réfugie loin de l’agitation dans des endroits plus tranquilles, comme les maisons ou les parcs nichés le long des rues.
Les modèles d’aménagement urbain qui rendent ces villes vivantes et vivables peuvent insuffler aux bureaux une énergie semblable. L’espace peut influer sur notre comportement pour nous pousser à interagir avec notre environnement – et autrui. Dans les communautés vivantes, les individus ne se sentent ni seuls ni isolés : ils se savent pleinement intégrés.
Dans un numéro spécial du magazine Work Better (Le design communautaire. Définition. Finalité. Méthode.), nous étudions quatre changements majeurs pour comprendre comment ils modifient les manières de travailler, et nous nous demandons comment un espace de travail conçu comme une communauté contribue à la croissance des personnes et de leurs entreprises. Chris Congdon,
Rédactrice en chef du magazine Work Better À lire !
Dans ce numéro spécial du magazine Work Better, penchez-vous sur les quatre changements majeurs qui transforment le travail, et découvrez comment le design communautaire peut vous aider à créer des espaces dynamiques où les employés peuvent s’épanouir.
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